“En post-covid, mon habitat sera different ?! Des réflexions d’un sanitaire environnementaliste”
Promouvoir la santé dans le cadre bâti, c’est anticiper dès aujourd’hui l’évolution des modes de vie, de travail et de loisir et proposer des solutions pour favoriser la cohésion sociale.
La prise en compte de l’humain au cœur de l’environnement bâti est une exigence pour un avenir responsable.
La santé est notre principale ressource pour nous assurer une vie longue et agréable.
Elle doit faire l’objet d’une réflexion globale et être l’élément de transversalité de toute démarche de construction, de réhabilitation ou d’exploitation d’un bâtiment.
Dans le contexte épidémique actuel, la science médicale ne peut pas tout.
Une approche holistique nous invite à considérer aussi des solutions environnementales et prophylactiques.
D’autant plus que l’OMS estime que le SARS-CoV-2 pourrait « devenir un virus endémique dans nos sociétés et donc ne jamais disparaître ».
Les XIXèmes et XXèmes siècles furent le théâtre de plusieurs épidémies meurtrières .
Ces épidémies, prises dans les théories politiques et sociales hygiénistes à partir du milieu du XIXème siècle : elles consistent à donner une place prépondérante à l’épidémiologie et la démographie dans la prise de décision en architecture, urbanisme et santé publique.
Il apparaît ainsi logique à l’époque de réaliser des immeubles laissant pleinement pénétrer la lumière naturelle et l’air extérieur, …
Toutes ces innovations vont remettre en cause l’organisation des cités et avoir un impact durable sur l’architecture.
Comment vivre, se nourrir, dormir, se laver, s’aimer, éduquer ses enfants, soigner un malade dans un logement de trois pièces de 60 m²?
interrogent ainsi les architectes François Leclercq, Jacques Lucan et Odile Seyler dans une tribune publiée dans Le Monde le 24 avril 2020.
Sur le site The Conversation, les sociologues analysent pour leur part que “le confinement et l’exigence systématique de télétravail remettent en cause l’organisation du logement.
Dans des appartements aux dimensions réduites, la multifonctionnalité des lieux est de plus en plus la règle tout en étant une contrainte majeure.
Les chercheurs ont initié une grande enquête pour documenter l’habitat en temps crise sanitaire, et les changements induits par la situation sur les relations familiales etc.
Alors que la maison individuelle dans une ville moyenne est un rêve pour beaucoup, elle n’est encore pas accessible pour tous les foyers.
En cause, des contraintes liées au travail, études, modes de déplacement, ou encore en termes de budget…
Un des événements qui aura marqué l’année 2020 reste le confinement de la population ! Au cours de cette période, les Tunisiens (et le reste du monde) se sont retrouvés « à l’arrêt », bloqués à domicile.
Pour certains foyers, il a fallu conjuguer télétravail et garde d’enfant. Cette conjoncture exceptionnelle a obligé les ménages à réorganiser et à repenser complètement leur lieu de vie.
Voire à imaginer un changement de domicile et parfois même de zone géographique… De nouveaux besoins émergent en qualité de logement qui sont schématiquement en nombre de 4 axes :
– (A1) Réinvestissement des entrées !
-(A2) Des espaces de vie pensés pour vivre ensemble !
-(A3) Un bâti responsable ;
-(A4) Des logements ouverts sur l’extérieur.
Contraintes de distanciation physique, épisodes de confinement, généralisation du télétravail, la pandémie de COVID19 (SARS-CoV-2) a modifié notre relation à l’environnement bâti.
Pourtant, les bâtiments occupent encore peu de place dans les réflexions sur le monde d’après-COVID.
En imposant de rester chez soi pour travailler, éduquer ses enfants, soigner et jouer, le confinement visant à lutter contre l’épidémie de coronavirus a mis en lumière les inconforts de nos logements.
Standardisation des plans, promiscuité, manque de lumière et d’espace extérieur, et même insalubrité dans les pires cas, et leurs effets encore plus durs lorsqu’il est interdit d’en sortir.
Des sociologues étudient les impacts du confinement sur l’espace de vie et des architectes appellent déjà à mettre un terme à l’habitat minimum.
Ils espèrent que l’après-crise sera l’occasion de repenser la qualité et les fonctions du logement.
Face à une situation sans précédent beaucoup parle du monde d’après …
Mais qu’en est-il du logement ? Quels besoins pour l’habitat de demain ?
Quelles sont les nouvelles attentes qui émergent à la suite de cette pandémie ?
La crise sanitaire que nous traversons, encore, bouscule nos modes de vie et nous contraint dans nos déplacements.
Nous « forçant » à rester à domicile, confinés ! Comment alors, les professionnels de l’immobilier imaginent le logement post-Covid-19 ?
Imed Gargouri (MD-PhD, PHU)
Imed.Gargouri@fmsf.rnu.tn / imed.gargouri@fms.usf.tn
Université de Sfax – Tunisie
Laboratoire GEET « Génie de l’Environnement et Éco-Technologie » LR16ES19 – Ecole Nationale d’Ingénieurs de Sfax
Département de Médecine du travail et de pathologie professionnelle – Faculté de Médecine / CHU de Sfax